30 décembre 2020

Fantomas : L’Échafaud magique

 

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Fantomas : L’Échafaud magique (1980) téléfilm de Claude Chabrol

La marquise de Langrune a gagné à la loterie et elle prend le train pour Paris pour toucher son gros lot. Par mesure de précaution, le commissaire Juve est installé dans un compartiment proche du sien.

Mais à l’arrivée, la marquise a été étranglée. Juve y voit la main de Fantomas, comme dans l’assassinat de l’ambassadeur Lord Beltham, découvert le même jour.

Juve a découvert le cadavre de l’ambassadeur dans un meublé loué au nom d’un certain Gurn qui est l’amant de Lady Beltham et, d’après Juve, pourrait bien être Fantomas.

Lorsque sortit sur les écrans parisiens le premier film de la trilogie Fantomas[1] d’André Hunebelle, la critique (quasi)unanime poussa des cris d’orfraie (la critique cinématographique française adore pousser des cris d’orfraie !) pour « dénoncer » un crime de lèse-cinématographie : on avait ôôôsé s’attaquer aux « merveilleux » films de Feuillade (qu’à l’époque très peu de gens avait réellement vus) pour, en guise de remake, en faire des pitreries mettant surtout en valeur un comédien qui devient dès lors, avec ces trois films et beaucoup d’autres, celui qui sera, de fait, le génie comique du cinéma français.

Claude Chabrol nous a laissé l’image d’un réalisateur intelligent, volontiers cynique et sarcastique, mais surtout goguenard. Aussi, dès les premières scènes de ce lamentable Échafaud magique, tout est tellement mauvais qu’on attend le déclic du second degré, le clin d’œil de la parodie.

Mais on est très vite déçu : il n’y a aucun second degré, aucune parodie.

L’image est d’une laideur effrayante et le montage a été visiblement « assuré » par un technicien au bord du coma éthylique. Le scénario semble avoir été tripatouillé par une vingtaine de personnes qui ne se sont pas consultées entre elles et n’avait pas la moindre idée de l’histoire qu’elles étaient censées raconter.

Mais le pompon, c’est le casting ! Des comédiens (et comédiennes) non francophones et mal doublés jouent à côté (et non avec) des comédiens français qu’on a connu excellents et qui sont ici exécrables (Hélène Duc, par exemple).

Le pire, ce sont naturellement, les deux rôles principaux. Jacques Dufhilo, mauvais comme un cochon, nous fait regretter plus que tout notre Fufu national : chez Hunebelle, Juve était drôle, chez Chabrol, il est ridicule.

Et la cerise sur le gâteau, c’est Fantomas lui-même, décidément très « malmené » par ses interprètes. Marais était déjà très mauvais, mais, au moins, on ne le voyait pas sous son plastique bleu et, surtout, il était doublé par la somptueuse voix de Raymond Pellegrin. Ici, c’est le crapoteux ex-giton de Visconti, Helmut Berger, également doublé, mais moins bien : les gitons sur le retour font rarement des michetons classieux !

La série s’acheva au bout du quatrième épisode ; ça ne méritait même pas de durer autant.

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