25 novembre 2020
L'Abolition
Belphégor (Barma)
Mais même s’il manque la Victoire de Samothrace, la Vénus de Milo ou la Joconde, il ne manque personne du gotha audiovisuel de l’époque… ou presque personne. Il y a surtout François Chaumette dans le rôle du méchant Williams. Mais il n’y a pas « l’autre » méchant des feuilletons O.R.T.F. qui, lui aussi, avait été Williams ou plutôt Sir Williams dans un autre feuilleton Rocambole [1] également adapté d’un roman-feuilleton, mais plus ancien que Belphégor. Et cet « autre méchant », c’était Jean Topart dont on entend quand même brièvement la voix dans le prologue au tout début de la première partie, en pré-générique.
Pour le reste, le casting est impressionnant, y compris dans de tout petits rôles : Palau, Marcelle Ranson, Alain Mottet, Jacques Dynam, Nicole Desailly, Nathalie Nerval, Georges Staquet, Germaine Ledoyen…
Dans les rôles principaux, en revanche, on a un peu plus de gens de cinéma : Muni, Paul Crauchet, René Dary, Sylvie… mis à part François Chaumette comédien de théâtre surtout et, comme je l’ai dit, spécialiste des rôles de méchants à la télévision, inauguré un an avant Belphégor dans Le Chevalier de Maison-Rouge du même Claude Barma d’après Alexandre Dumas.
Les deux jeunes héros (« jeunes premiers » disait-on encore à l’époque) étaient quasi-débutants : Yves Rénier avait tourné dans quatre films dans des rôles secondaires. Il avait joué sur scène et la petite histoire veut qu’il ait précisément joué au théâtre à l’époque de la diffusion du feuilleton et que la salle ait été pratiquement vide les quatre samedis du mois de mars 1965.
Christine Delaroche, en revanche, est une véritable débutante. Elle est maintenant surtout une actrice de doublage à la belle voix rauque et grave que n’avait pas encore Colette Ménardier.
Enfin, la vraie star, c’est, bien sûr, Juliette Gréco dans le rôle de Laurence Borel, puis de sa sœur jumelle Stéphanie Hiquet. Laurence est la « vamp », la femme fatale, un tantinet minaudante. Stéphanie est un peu son contrepoint léger et amusant (« Embrassez-moi, il paraît que j’ai un goût de pomme ! » dit-elle à André).
Les dialogues sont souvent drôles, mais certaines scènes d’action (comme celle de la casse de voitures dans le 3ème épisode) sont un peu poussives.
En revanche, le Paris nocturne est inquiétant à souhait et, naturellement, les scènes du Louvre et du fantôme sont les plus réussies.
Quant à l’image de Jacques Lemare, elle est vraiment superbe.
Totalement fasciné à la première diffusion (j’avais douze ans), j’avais été déçu 20 ans plus tard : trop long, trop dilué, trop verbeux !
Curieusement, cependant, je l’avais acquis en DVD. Et j’en suis arrivé à considérer que ce Belphégor, comme le bon vin, se bonifie avec l’âge.
[1] Une « série » en « trois saisons » comme on dirait maintenant : L’Héritage mystérieux, Les Étrangleurs, La Belle jardinière.
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