21 février 2021

Chambre 2806 : L’Affaire DSK

 

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Chambre 2806 : L’Affaire DSK (2020) de Jalil Lespert

Le 14 mai 2011 à 16h40, la police de l’aéroport John Kennedy de New-York arrête Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds Monétaire International et, très probablement, candidat à l’élection présidentielle française de 2012, à bord de l’avion qui devait le ramener à Paris.

Il est accusé d’avoir séquestré et violé Nafissatou Diallo, femme de chambre à l’hôtel Sofitel dans lequel il occupait la suite 2806.

En France, l’affaire fait l’effet d’une bombe : « DSK » était donné, dans les sondages, comme le mieux placé comme futur Président de la République Française.

La suite 2208, c’est un numéro qui parle à quelques personnes. Si on précise Sofitel de New-York, ça se précise et si ajoute DSK, on a tout dit à tout le monde.

Car on a tout dit (à tout le monde) sur l’affaire DSK dont on nous a abreuvé : on se souvient de l’hystérie sur les chaînes d’information[1]. Une petite anecdote concernant l’une de ces chaînes (et concernant l’affaire DSK…) : les envoyés spéciaux à New York de la chaîne en question faisaient le pied de grue sur le trottoir face à la (luxueuse) maison où logeait « l’inculpé » pour le filmer un bref moment durant lequel il franchirait les trois mètres qui séparait la porte de ladite maison de la portière du véhicule qui devait l’emmener au commissariat pour être interrogé. Et voilà que « l’impétrant » sort de la maison… pendant la coupure pub de la chaîne en question !...

Comme toujours dans le format Netflix (197mn en quatre parties), tout ça est un peu long et surtout très étiré, surtout sur un évènement qui, « intrinsèquement », n’a duré que quelques heures : le délit commis par DSK, son arrestation, ses premiers interrogatoires.

Evidemment, le format permet à Lespert de « prendre son temps ». Il peut ainsi présenter tous les points de vue, ce qui est une force, mais peut aussi s’avérer une faiblesse.

Car le documentaire se veut objectif et, comme c’est impossible, il finit par lui manquer ce dont un documentaire a toujours besoin, un point de vue.

Il n’y a pas de point de vue, mais il y a un sentiment qui domine : quel qu’ait pu être le fond de l’histoire (viol ou machination pour amener une agression sexuel ou un « rapport inapproprié » - c’est ainsi que le qualifia DSK lui-même-) tout ce qu’on peut éprouver vis-à-vis de ce « surdoué de la finance » est à la fois un immense dégoût et un certain soulagement : après tout, nous aurions pu avoir un président qui pensait avec sa bite !

 

 



[1] Dites continues, que j’appelle, moi, chaîne d’information continuellement rediffusées.

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