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Blacklist (2013-2021) série produite par Jon Bokenkamp
Raymond Reddington, dit Red, est l’un des criminels les plus recherchés par le F.B.I.
C’est lui-même qui vient se livrer au siège du « bureau ». Contre une amnistie totale, il est prêt à livrer les cent criminels les plus dangereux des États-Unis à condition de n’avoir comme interlocuteur qu’une jeune profileuse débutante du F.B.I., Elizabeth Keen, qui, du coup, se retrouve propulsée dans une « section spéciale » qui va œuvrer sur les indications (et quelquefois sous les ordres) de Reddington.
En fait, cette traque va servir à Reddington à asseoir son pouvoir tout en cachant quelles sont les relations qui le lient à Elizabeth Keen.
Ce qui est intéressant avec Blacklist, c’est que c’est une série politiquement incorrect, mais à l’américaine, c’est-à-dire l’exacerbation de l’effet cathartique qui autorise à se dispenser des règles morales universellement admises ou posées pour donner libre cours à des instincts primitifs.
Blacklist, c’est 8 saisons et 170 épisodes de 43 minutes chacun.
Elle met en scène un « (anti)héros » nommé Raymond Reddington et une héroïne nommée (par commodité) Elizabeth Keen.
Reddington (James Spader) est un « sympathique sociopathe ». Il tue beaucoup et, comme tous les sociopathes (je veux dire « dans les séries » : je ne connais pas, et j’espère bien ne jamais connaître, de psychopathe !), il affiche énormément de froideur lorsqu’il tue. Il raconte beaucoup d’anecdotes dans les moments où il est le plus dangereux pour son interlocuteur. Il ne change que très peu au cours des saisons, contrairement aux autres personnages.
Et pour ce qui est de ses deux « collaborateurs », ils ont sa vie « dans leurs mains » et mêmes s’ils sont « loyaux », ils peuvent le trahir, par exemple au « bénéfice » d’Elizabeth et ça se termine très mal pour l’un d’entre eux.
L’autre héroïne (et c’est Reddington qui en fait une héroïne), c’est donc celle qu’on nomme, comme je l’ai dit, « par commodité », Elizabeth Keen (Megan Boone). Pourquoi « par commodité » ? Parce que le nom est totalement fictif : on ne sait d’où vient le nom d’Elizabeth (qui n’est pas le sien), mais le nom de Keen lui vient de son mariage fictif avec Tom Keen, nom également fictif.
Normalement, un héros américain est toujours vertueux. Du coup, Elizabeth devrait être la vraie héroïne, seulement voilà : les Américains, forcément vertueux, sont forcément fascinés par ce qui ne l’est pas, comme le crotale fascine l’oiseau qu’il va manger.
Mais Elizabeth n’est pas un personnage univoque : elle peut avoir ses zones d’ombre, comme dans l’épisode 11 de la saison 5 où elle reprend les méthodes du Marmitton (saison 1, épisode 4).
Reddington reste donc quand même le vrai héros.
Autres personnages : les quatre agents du FBI. A tout seigneur, tout honneur ! Il y a Harold Cooper (Harry Lennix), le directeur de la « section Reddington ». Intègre, d’une grande intelligence et d’une grande compétence, il est l’image idéale pour les Américains d’un chef du FBI « à leur image ».
Ensuite, il y a l’agent Donald Ressler (Diego Klattenhoff) : il est un peu à l’image des carabiniers des Brigands d’Offenbach[1]. Il souffre d’une cucuterie assez typiquement propre au FBI dans les séries (et peut-être bien aussi dans la réalité, mais ça, c’est une autre histoire !).
Beaucoup plus intéressant, en revanche, sont les agents Mojtabai et Navabi.
Aram Mojtabai (Amir Arison) est un technicien qualifié d’origine « orientale », ce qui n’est pas dans l’air du temps aux États-Unis.
C’est également le cas de Samar Navabi, née iranienne d’avant la république islamique et qui, par la suite, est devenu agent du Mossad (sic !). Les deux agents, amoureux l’un de l’autre, vont se marier, puis se séparer (très probablement parce que Mozhan Marnò, l’interprète de Navabi, désirait quitter la série !).
Tom Keen (dont ce n’est pas le vrai nom) passe sans arrêt du statut de gentil à celui de méchant (Ryan Eggold), ce qui est relativement peu fréquent dans les séries américaines[2].
En revanche, Dembe Zuma (Hisham Tawfiq) reste pur tout au long de la série, même si un épisode nous en fait douter. Il est la conscience de Reddington, ce qui n’est franchement pas une sinécure. Reddington l’a sauvé alors qu’il était encore enfant d’où son indéfectible fidélité.
Beaucoup plus complexe est « Monsieur Kaplan » alias Kathryn Nemec (Susan Blommaert), la « nettoyeuse » de Reddington qui finira par se retourner contre lui, avec quelques raisons, il faut bien le dire !
Tout cela fait une série qui, outre l’excellence de son casting et de son intérêt feuilletonesque indéniable, est assez intéressante si on « cherche la petite bête » : au niveau des mœurs américaines, il faudrait beaucoup écrire pour un « décodage psychologique ».
Et j’ai autre chose à faire !
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